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A Pantruche avec Carco

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Les meilleures choses ont une fin. La chouette exposition que le musée du Montparnasse consacre à Francis Carco se termine le 26 février. Enfin, tout n'est pas perdu puisqu'au même endroit, le jeudi 23 à 18h30, l'ami Claude Dubois, célèbre "carcoïnomane", nous parlera de M'sieur Francis.

Le musée du Montparnasse se situe dans une petite impasse verdoyante et pavée, bordée d'ateliers.

Ce havre de tranquillité parvient à nous faire oublier l'immonde avenue du Maine qui la frôle.

Une fois dans les lieux, on délaisse tout à fait le Paris contemporain tant les livres dédicacés, lettres, gravures, photos, affiches de l'abondante collection de Gilles Freyssinet (spécialiste de Francis Carco, il est avec Anne Egger le commissaire de cette exposition) nous ramènent en arrière, à la Bastille, à Montmartre et aux Halles, au milieu des rapins, des filles et des souteneurs chantés avec tendresse par Carco.

De Nouméa où il naît en 1886, à Paris où il décède en 1958, en passant par Nice et la Suisse où il se réfugie avec sa femme pendant la guerre, cette exposition retrace les principales étapes de la vie de l'écrivain qui donnera ses lettres de noblesse à cette marge qu'affectionnera tant Bob Giraud plus tard.

Marcel Laucournet, libraire bien connu à Limoges, ami d'enfance de Bob Giraud, se souvenait que Carco était leur écrivain favori et que Bob aura été très influencé par une conférence que l'écrivain donnera dans la capitale limousine en 1943.

"Il faisait en effet beaucoup de conférences sur le monde interlope, la prostitution, les chemins de la drogue", confirme Gilles Freyssinet.

Pierre Mac Orlan

Tous les aspects de l'écrivain sont ici représentés : le poète, mais aussi le romancier, l'auteur de "Jésus la Caille", de "Bob et Bobette s'amusent", de "L'Homme traqué", de "Rien qu'une femme"...

Une poésie en prose qui magnifie le Paris nocturne et pluvieux, les ambiances et les atmosphères, le fantastique sociale, concept littéraire forgé par Mac Orlan, son grand ami qui l'accueillit au Lapin A. Gill et lui ferma les yeux en 58.

Carco ne fut pas un romancier mineur. Comme l'explique Alphonse Boudard dans le film projeté au musée, Carco fut "l'homme qui a le mieux compris le milieu qui évoluait à la Bastille et à Montmartre."

Précurseur de toute un pan de la littérature parisienne contemporaine, il a été lu par Boudard et Dard, bien sûr, mais aussi par Céline. Il avait établi avec ce monde de la nuit, monde qu'il ne jugeait pas, une complicité qui lui a ouvert des portes fermées à tout autre que lui. En ce sens il fut un chroniqueur essentiel de la vie parisienne.

On en apprend beaucoup sur lui au musée du Montparnasse : on se souviendra qu'il écrivait des chansons, qu'il les chantait même. On apprendra qu'il joua son propre rôle dans la première version de Prisons de femmes et qu'il fut pour beaucoup dans le succès de la Bastille dès le début des années 20, ce que confirme Claude Dubois dans La Bastoche.

Si vous avez envie de revivre cette étrange époque qui court du lendemain de la première guerre mondiale à la veille de la deuxième, cette "époque difficile, dit Gilles Freyssinet, où tout semblait possible", si vous aimez cette période magnifiée par les plumes mélancoliques de Fargue, Mac Orlan et Carco, courez découvrir cette exposition.

Après vous lirez Le Paris de Monsieur Francis. Gilles Freyssinet y a recueilli des reportages inédits en volume, des chansons comme la Môme coco, des contes...

M'sieur Francis qui vivait le nuit devenait Monsieur Carco, l'académicien Goncourt, le matin. La neuille il observait, le jour il racontait...

 

 

 

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